Mathilda, voilà que je replonge dans le chagrin après une courte rémission d'un mois. Oh, je n'avais pas fait mon deuil - comme on dit - mais la souffrance était moins aigue car je sentais ta présence autour de moi.
Or, des circonstances me rappellent soudain que je vais, pour la première fois, me retrouver dans un endroit où tu m'accompagnais toujours, en laisse l'an dernier, dans mes bras cette année car tu étais essouflée...
Cela me fait prendre conscience que je ne surmonterai jamais ta disparition! Pourtant, je suis a nouveau très proche de ton frère et de tes sœurs, mais ils sont eux et toi, tu es toi, l'équation est impossible à résoudre.
Je me suis longuement demandée si tu n'étais pas partie pour me soulager de mes soucis financiers. Mais non, tu savais bien qu'on s'en sortait toujours et que tu n'aurais jamais souffert de privations. Ta santé était mon soucis n°1 et ma raison de vivre, c'était de me battre pour veiller sur toi et te procurer les traitements indispensables à ta survie...
Je regrette par contre, de m' être laissée déborder par des problèmes familiaux et de n'avoir pas eu le temps de fêter tes 6 ans comme je l'avais fait pour tes 5 ans: j'ai remis à plus tard ton anniversaire et cela, on ne doit jamais le faire, quelles que soient les circonstances! La vie, c'est le moment présent, l'avenir n'est qu'une création de l'esprit et malheureusement, il l'emporte souvent sur le quotidien.
Je voudrais retourner en arrière, Mathilda chérie et je ne peux pas!!! Aide-moi, mon amour, donne-moi un signe de ta présence... et protège tes sœurs et ton frère qui ont besoin de toi.